Boostez votre potentiel ! Mindset Carol Dweck

Carol Dweck, professeure de psychologie à Stanford et auteure du livre « Mindset : The New Psychology of Success », explore dans son ouvrage la manière dont notre état d'esprit (ou « mindset ») peut influencer nos succès dans différents domaines de notre vie. Selon elle, certaines personnes ont une "mentalité figée" et d’autres une "mentalité de croissance".

Notre état d’esprit impacte notre chemin vers la réussite ou l’échec.

Selon Carol Dweck, deux principaux « mindsets » se distinguent : l’état d’esprit fixe et l’état d’esprit de croissance, chacun influençant notre approche face aux obstacles et aux opportunités.

D’un côté, les personnes qui possèdent un état d'esprit fixe estiment que leurs capacités, leur intelligence et leurs talents sont statiques et innés. Elles pensent qu'elles sont nées avec un certain niveau de capacité et ne peuvent pas le changer. Elles évitent les défis par peur de l'échec et du regard extérieur, abandonnent rapidement face à des obstacles, voient l'effort comme inutile, ignorent les critiques constructives et à se sentir menacés par la réussite des autres.

À l'opposé, les individus qui adoptent un état d’esprit de croissance croient que leurs capacités peuvent être développées grâce à l'effort, à l'apprentissage, à la persévérance et à l'expérience. Ils considèrent que l'intelligence et le talent sont juste des points de départ. Les défis deviennent des occasions d'apprendre, les erreurs des étapes nécessaires, et l'effort un allié indispensable. Au lieu de fuir l'échec, ils le perçoivent comme un outil de progression et, par conséquent, abordent les obstacles avec résilience et confiance.

La vision de l'échec change radicalement en fonction de l'état d'esprit.

Pour les personnes dotées d'une mentalité figée, l’échec met en évidence une incapacité à réussir quoi que ce soit, et un seul échec peut réduire à néant toutes les réussites antérieures. Cet état d’esprit affecte la confiance en soi et, très souvent, les personnes avec un état d’esprit fixe rejetteront la faute sur d’autres personnes ou sur des circonstances défavorables, plutôt que de se remettre en question. Plutôt que d’essayer de comprendre et chercher à améliorer leurs points faibles après un échec, ils préfèrent passer outre.

À l’inverse, les personnes avec une mentalité de croissance voient l'échec comme une opportunité d’apprentissage. Ces individus se voient comme des êtres en constante évolution. Ainsi, l'échec est simplement une occasion de mieux recommencer et de se surpasser, ce qui permet à ces individus de développer leur potentiel. Dans cet esprit positif, l’échec est juste une étape intermédiaire vers la réussite.

Tout comme le rapport à l’échec, les personnes ayant un état d'esprit fixe réagissent différemment face aux difficultés que celles ayant un état d'esprit de croissance.

Les personnes ayant un état d'esprit fixe fuient les difficultés pour s'en tenir à ce qu'elles connaissent. Elles ont peur de l’échec et de mettre à l'épreuve leurs propres compétences et intelligence. Nous avons vu plus haut qu’en cas d’échec, ces personnes avaient tendance à rejeter la faute sur des facteurs externes. Or, en investissant du temps dans un projet, elles ont conscience qu’il sera d’autant plus difficile d’accuser une personne ou un élément qui les a empêchés de réussir. La prise de risque est vue comme une menace, qui pourrait exposer leurs lacunes aux yeux de tous. Les personnes aux mentalités fixes ont tendance à juger les autres, ainsi, elles s’inquiètent souvent de l’image qu’elles renvoient à leur tour. C’est pourquoi elles sont constamment préoccupées par l’idée de paraitre toujours talentueuses et intelligentes, et c’est ce qui les rend vulnérables et dépendantes du regard des autres pour préserver leur ego. Cette peur les pousse donc à éviter les défis et à rester dans leur zone de confort.

En revanche, celles et ceux ayant une mentalité de croissance aiment les défis. Les difficultés sont perçues comme des opportunités pour développer leurs compétences et connaissances, plutôt que des menaces pour leur estime de soi. Même si les personnes à mentalité de croissance peuvent être tout aussi déçues ou frustrées par les échecs, elles rebondissent souvent rapidement, car elles ne voient pas l'échec comme une remise en question de leur valeur intrinsèque ou de leur intelligence.

Carol Dweck démontre que les dirigeants avec un état d’esprit fixe, focalisés sur leur réputation et s’auto-proclamant génies ou visionnaires, entravent le développement d'équipes solides et performantes.

Ils tentent de démontrer leur supériorité en exerçant un contrôle autoritaire et en exploitant leur pouvoir. Ces comportements peuvent influencer négativement le climat d’une entreprise, poussant également les collaborateurs à adopter une mentalité fixe et à privilégier des objectifs personnels au détriment du bien-être collectif.

De plus, leur capacité à penser que les individus naissent avec des compétences innées sans pouvoir les changer nuit souvent à leur management. L’autrice suggère que certaines grandes entreprises, comme Enron et McKinsey, qui recherchent activement des talents naturels, échouent parfois à développer ces individus une fois embauchés. Leur mentalité fixe suppose que le talent naturel est suffisant pour réussir sans formation ou développement supplémentaire. Lorsque ces employés talentueux ne répondent pas immédiatement aux attentes, au lieu de remettre en question leur approche ou leur processus, les managers les licencient à tort.

Les dirigeants qui cultivent un état d’esprit de croissance tendent à instaurer un environnement organisationnel sain et propice à l'évolution. Selon Dweck, ces leaders ne sont pas nécessairement des talents innés avec un ego surdimensionné, mais plutôt des individus ouverts à l’apprentissage et aux défis, même en présence de leurs employés.

Ce type de leadership valorise l’erreur comme une occasion d'apprentissage et voit dans l'échec une opportunité de développement. Ces chefs d’entreprise recrutent des collaborateurs qui peuvent compléter leurs faiblesses et apporter des solutions innovantes, reconnaissant le potentiel d'évolution en chacun.

Les entreprises dirigées par ces individus ont tendance à examiner et améliorer en continu leurs processus, et voient la critique constructive comme un tremplin pour l’innovation et le progrès, plutôt que comme une menace.

La vie amoureuse n’échappe pas à la règle, l’état d’esprit d’un individu influence ses ressentis et prises de décisions.

Les personnes dotées d’un état d'esprit fixe perçoivent les échecs amoureux comme un reflet d'eux-mêmes. Elles pensent ne pas pouvoir être aimées et cherchent parfois à se venger du rejet qu’ils subissent.

En revanche, ceux avec un état d'esprit de croissance voient une occasion d’essayer de comprendre ce qui n’a pas fonctionné dans la relation, malgré la tristesse inhérente à la rupture amoureuse.

Notre état d'esprit est profondément influencé par l'environnement familial dans lequel nous évoluons. Les bébés naissent avec une mentalité axée sur la croissance, émerveillés et curieux du monde qui les entoure. Mais en grandissant, c’est leur environnement qui déterminera leur état d’esprit.

Les parents transmettent leurs propres états d’esprit à leur enfant, qu’il soit fixe ou croissant. Ceux qui adoptent et encouragent une mentalité de croissance valorisent l'apprentissage et la curiosité, stimulant ainsi leurs enfants à explorer, questionner et grandir.

À l'inverse, les parents tournés vers une mentalité fixe auront tendance à juger, comparer les enfants entre eux (cela est très fréquent entre frères et sœurs), avec des phrases pouvant développer des pensées limitantes comme « Ton frère est plus doué que toi en mathématiques ».

Les enseignants jouent également un rôle crucial dans le développement de la mentalité des enfants. Certains enseignants, emprisonnés dans une mentalité fixe, peuvent inconsciemment cataloguer les élèves comme « intelligents » ou « moins doués », limitant ainsi leur potentiel d’apprentissage et de développement.

En revanche, les enseignants qui prônent une mentalité de croissance adoptent des approches pédagogiques qui valorisent l’effort, célèbrent les progrès et encouragent les élèves à aimer les défis. Ils croient en la capacité de tous les élèves à apprendre et évoluer. Ces derniers tendent à favoriser la réussite de tous, même de ceux qui pourraient sembler en difficulté.

Selon Carol, il est essentiel d’appliquer un état d’esprit de croissance dans tous les aspects de la vie. Lorsque vous rencontrez un obstacle, vous gagnerez à vous concentrer sur la solution plutôt que sur le problème. Voyez les défis comme une opportunité d’apprentissage. Apprenez à vos enfants qu’ils ne sont pas définis par leurs notes et qu’il est possible de s’améliorer en persévérant dans leurs études.

Pour conclure, prenez l’habitude de valoriser les efforts plutôt que le résultat en rejetant les pensées limitantes. Ces idées sont également partagées par James Clear, dans son ouvrage « Un rien peut tout changer » que je vous invite à découvrir.