En neurosciences, le rôle de l'inconscient dans notre perception du monde et nos processus de prise de décision reste un sujet largement discuté et complexe. Alors que l'on navigue dans le labyrinthe de notre esprit, on réalise que l'inconscient n'est pas simplement un réservoir de souvenirs refoulés, mais bien un acteur central dans la façon dont nous vivons et percevons le monde qui nous entoure.
Cet article vous invite à un voyage pour explorer la toile d'araignée tridimensionnelle de notre cerveau, le rôle de l'inconscient et son impact sur notre quotidien.
L'inconscient et le conscient : Un jeu d'interaction complexe
L'inconscient fonctionne en constante interaction avec notre conscience. Imaginez un ballon rempli d'une toile d'araignée en trois dimensions. Ce réseau délicat et complexe est l'équivalent de notre cerveau, où des milliards de neurones interconnectés, appelés « hubs », servent de points stratégiques pour le traitement et la circulation de l'information. Malgré la séparation illusoire entre le conscient et l'inconscient, il est essentiel de comprendre que l'activité de certains circuits neuronaux peut traverser cette frontière, rendant ainsi leur étude cruciale pour la compréhension de notre inconscient.
Le Mode par Défaut : Une activité cérébrale en pause
Contre-intuitivement, notre cerveau est plus actif au repos. Des études ont révélé que notre cerveau augmente son activité jusqu'à 70% au repos par rapport à une activité exécutive. Connue sous le nom de « Mode par Défaut », cette activation cérébrale est indépendante de toute activité consciente ou inconsciente, et est liée à des processus comme la pensée, la rêverie diurne, la mémoire épisodique, et la conscience de soi. L'induction hypnotique a un impact significatif sur le Mode par Défaut. Pendant l'hypnose, il y a une augmentation de la connectivité dans sa partie antérieure et une diminution des connexions postérieures et parahippocampiques, probablement liées à une conscience de soi modifiée et à l'amnésie post-hypnotique.
L'inconscient dans les neurosciences
L'inconscient, longtemps défini de différentes manières selon les écoles de pensée, est approché par les neurosciences principalement à travers ses aspects cognitifs, émotionnels, pharmacologiques, légaux et neuro-processuels. De nombreuses recherches soutiennent que l'inconscient est une activation endogène à basse fréquence et à haute amplitude des structures limbiques, qui sont subordonnées aux structures du Mode par Défaut.
Divers exemples de fonctionnement inconscient ont été documentés, notamment la perception subliminale, la possibilité que des stimuli non conscients de menace puissent influencer la perception visuelle, et l'observation que la pensée inconsciente a un caractère rationnel distinct de la pensée intuitive
La perception inconsciente et l'expérience subjective
Le « Hard Problem of Consciousness » (le Problème Difficile de la Conscience) est un concept qui suggère qu'il sera toujours impossible pour la science d'expliquer de manière satisfaisante ce qu'est la conscience. La manière dont les neurones, les neurotransmetteurs, les molécules et l'ensemble du « staff » cérébral créent l'expérience abstraite de la conscience de soi et du monde demeure un mystère.
Malgré l'augmentation significative des travaux scientifiques dans ce domaine au cours des vingt-cinq dernières années et l'arrivée de nouvelles technologies fournissant de nombreux outils pour étudier le cerveau, le mystère de la conscience persiste.
L'attention et la conscience : deux processus neuronaux distincts
Une revue de la littérature réalisée par Kosh et Tsuchiya en 2007 suggère que l'attention et la conscience sont deux processus neuronaux distincts. Certaines structures corticales doivent s'activer, tandis que d'autres doivent rester silencieuses, pour que l'attention consciente et/ou inconsciente se focalise sur un objectif.
La prise de décision inconsciente
La prise de décision, malgré notre conviction que nous la prenons consciemment, dépend fortement de l'attention non consciente dirigée par les circuits limbiques, en particulier ceux de la récompense.
Autrement dit, l’inconscient joue un rôle prédominant dans notre prise de décision.
En effet, nos décisions sont prises à un niveau inconscient avant même que nous en prenions conscience. Des études utilisant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont montré que l'activité cérébrale précède en réalité notre prise de décision consciente.
Au-delà de la prise de décision, l'inconscient joue un rôle essentiel dans la construction de notre perception de la réalité. Notre cerveau ne reçoit pas passivement des informations du monde extérieur. Au contraire, il filtre, réorganise et modifie constamment ces informations.
La conscience et le libre arbitre
Cependant, malgré cette prédominance de l'inconscient, notre conscience conserve une certaine capacité d'intervention. Nous avons la possibilité de « veto », c'est-à-dire de refuser ou d'interrompre le processus décisionnel. Ainsi, même si l'inconscient joue un rôle majeur dans notre prise de décision, le libre arbitre reste préservé.
Prédiction du futur et perception du temps : le rôle influent de l'inconscient
Le cerveau est un prédicteur perpétuel de l'avenir. Il compare constamment les signaux du monde extérieur avec ses propres prédictions basées sur nos expériences passées. Lorsqu'il y a une discordance entre ces signaux, le cerveau doit soit changer sa réponse, soit ajuster sa perception de la réalité.
En outre, notre perception du temps est également influencée par l'inconscient. Contrairement à l'idée commune d'un temps linéaire et absolu, la recherche suggère que l'ordre absolu des événements est une illusion. En fait, il a été suggéré que le cerveau est capable d'anticiper le futur à court terme. Ainsi, l'inconscient, véritable « capitaine » de notre esprit, joue un rôle actif et central dans notre prise de décision et la construction de notre réalité.
La compréhension du fonctionnement de l'inconscient et son interaction avec notre conscience peuvent ouvrir la porte à une meilleure connaissance de soi, une gestion plus efficace de nos émotions et, en fin de compte, une vie plus épanouie. C'est là qu'intervient l'hypnothérapie. En exploitant le pouvoir de l'inconscient, l'hypnothérapie peut aider à résoudre une variété de problèmes, des troubles anxieux aux problèmes de sommeil, en passant par la gestion du poids et bien plus encore. Si vous êtes prêt à explorer votre inconscient et à débloquer son potentiel pour améliorer votre qualité de vie, prenez rendez-vous dès maintenant.
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