Procrastination et hypnose : la solution pour arrêter de tout remettre au lendemain ?
On vous a martelé cette phrase lorsque vous étiez enfant, « ne remets pas au lendemain ce que tu peux faire le jour même ».
Il n’empêche que c’est plus fort que vous. Vous avez parfois tendance à décaler de votre liste de choses à faire du jour des tâches qui vous déplaisent. Soit parce que vous estimez qu’elles ne sont pas urgentes, soit parce qu’elles vous ennuient ou vous dérangent.
Ce report semble anodin, mais que cache-t-il en réalité ? En êtes-vous à un stade où ce comportement vous gâche la vie ?
Qu'est-ce-que la procrastination ?
En France, la définition de la procrastination donnée par le dictionnaire le Petit Robert est la suivante : « tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser ». Il s’agit donc du comportement d’un individu, qui décide de décaler l’accomplissement d’une tâche. Pour la plupart des gens, la procrastination est perçue négativement.
Pour autant, ce sentiment désagréable peut toucher n’importe qui, que ce soit dans sa sphère privée ou professionnelle. Trois causes principales peuvent être à l’origine de ce phénomène : la peur d’échouer, l’ennui et la résistance.
Ces sentiments conduisent une personne à rester dans sa zone de confort, afin de ne pas se heurter à un élément qui la bloque. Ainsi, la procrastination joue avec notre conscience, puisque cette dernière nous rappelle qu’il faut effectuer cette tâche. Malgré tout, notre inconscient remporte souvent la bataille et nous amène à reporter ce qui doit être fait.
Les différents types de procrastination
En lisant la définition de la procrastination, vous avez probablement pensé que cela vous est déjà arrivé de faire tourner une machine à laver le lendemain alors que le panier à linge est plein à craquer ou de reporter la prise d’un rendez-vous.
En théorie, il n’y a rien de grave à cela. On parle dans ce cas de procrastination occasionnelle et vous êtes concerné de temps en temps par le fait de ne pas effectuer dans l’immédiat une tâche quelconque.
Toutefois, on peut également constater qu’il existe une forme de procrastination davantage pathologique. Elle le devient notamment lorsqu’elle passe de la forme occasionnelle à chronique. Ses effets ne sont alors plus les mêmes puisqu’ils concernent tous les aspects de la vie d’une personne.
Cette dernière en vient à mettre sa santé en danger, à ne pas aller aux rendez-vous importants, à négliger la qualité de ses relations…
La procrastination chronique provoque par conséquent l’apparition de symptômes à surveiller comme l’anxiété, le stress, la dévalorisation de soi. Ce type de procrastineur ne savoure plus simplement l’instant présent en décidant qu’il a mieux à faire, il s’enlise dans une réalité qui se fige dans le temps.
Le fait de procrastiner n’est pas de la fainéantise
Il est essentiel de comprendre ce que n’est pas la procrastination.
En effet, le principe de remettre quelque chose au lendemain se caractérise par un non passage à l’action.
Cela ne regarde a priori que la conscience de la personne qui prend la décision de reporter. Dans une société où il est considéré que le fait d’être toujours dans le feu de l’action est une bonne chose, un procrastineur peut être regardé de travers.
Le terme de fainéant n’est alors pas très loin. Quand bien même une part de nous peut admettre qu’il nous est arrivé de ne pas effectuer une tâche par manque de motivation, d’autres mécanismes mentaux entrent en ligne de compte, très souvent du perfectionnisme.
Des émotions négatives parviennent à bloquer un individu dans sa prise de décision, malgré son désir d’évolution.
Une personne peut avoir un projet professionnel en tête, mais ne pas le concrétiser par peur de l’échec, du regard des autres. Elle procrastine alors la mise en place de son plan d’action. Est-elle fainéante pour autant ? La peur se cache souvent derrière ce comportement.
Procrastination : Le comportement du procrastinateur décrypté par la science
Que dit la science à propos de la procrastination ?
Des chercheuses et chercheurs français ont eu l’occasion de se pencher sur ce sujet et d’analyser le comportement de notre cerveau.
Que se passe-t-il au niveau de ce dernier lorsqu’une décision doit être prise ? La région du cortex cingulaire antérieur semble être au cœur de tout. Ces experts ont fait passer des tests comportementaux à un panel de participants. L’activité cérébrale de ces volontaires était par ailleurs enregistrée en parallèle par IRM afin de percevoir leurs préférences. Le but de cette expérience était de comprendre la relation entre la notion de récompense et l’effort à fournir pour l’obtenir. Il s’avère que ce cortex cingulaire antérieur évalue le coût et le bénéfice de chaque proposition.
La notion de l’échéance est également primordiale. Il ressort de ces multiples tests que, plus l’échéance est lointaine, plus l’effort semble coûteux et moins la récompense semble intéressante pour un individu.
Indirectement, la décision de procrastiner prise par une personne se fait surtout en fonction de l’impact du délai concernant l’évaluation d’une tâche qui parait peu réjouissante.
Une chose est sûre, le cerveau est loin d’être un feignant puisqu’il analyse à quel moment telle situation sera bénéfique pour lui, mais à l’instant T.
La procrastination n’est pas une fatalité
La procrastination est alimentée par un manque de confiance en soi et la confiance est ensuite altérée lorsque nous décidons de ne pas agir. C’est un véritable cercle vicieux qui se met en place. Pourtant, le philosophe Charles Pépin rappelle que l’action est la clé pour garder une bonne estime de soi, peu importe le résultat qui en découle.
Il peut d’ailleurs être intéressant de prendre le temps d’analyser notre comportement lorsque l’on décide de procrastiner. Cela signifie se regarder en face et se poser des questions objectives. Est-ce un simple manque d’envie ou il y a-t-il une véritable peur qui se cache derrière cette non-action ?
Chaque individu a son propre mode de fonctionnement, de réflexion et appréhende les choses différemment.
Certains parviendront peut-être à mettre par eux-mêmes en évidence des éléments de blocage, d’autres auront besoin d’être accompagnés pour se défaire de cette mauvaise habitude.
L’hypnose, une solution douce pour vaincre la procrastination
Avez-vous pensé à l’hypnose pour reprendre le contrôle de votre vie et ne plus voir la procrastination comme votre ennemie ?
L'hypnose va avoir pour rôle d’amener un individu à modifier son mécanisme inconscient qui le pousse à reporter systématiquement ses tâches au lendemain. L’hypnose permet de créer des mécanismes mentaux différents.
C’est aussi l’occasion d’effectuer un travail profond, sur ce qui conduit un individu à s’auto-saboter et à être à la merci de certaines de ses émotions. On appelle souvent cela l'intention utile (par exemple : je procrastine pour ne pas faire d'erreur et risquer d'être jugé ou parce-que j'ai déjà une surcharge mentale et que je dois me reposer), souvent inconsciente.
L’hypnose permet de travailler la confiance en soi, la motivation, la peur de l’échec, de réduire l’anxiété. Cette thérapie brève entame un dialogue entre la conscience et l’inconscience, afin que cette dissonance cognitive qui perturbe tant le quotidien du patient ne soit plus un frein pour avancer.
Vous l’avez vu, le fait de procrastiner n’est pas une fatalité et l'hypnose est un moyen efficace pour libérer une personne de ses peurs profondes qui la poussent à l'inaction.
Sources :
presse.inserm.fr/dans-le-cerveau-des-procrastinateurs/65745/
https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/raisons-scientifiques-procrastination
radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/comment-ne-plus-remettre-au-lendemain-4068430
https://fr.wikipedia.org/wiki/Procrastination